En 2025, des chercheurs réunissant l’Université de Vienne et l’Université de Nankai démontrent que l’empreinte digitale moléculaire peut refléter la forme physique des seniors. En combinant métabolomique avancée, apprentissage automatique et modélisation de réseaux, ils révèlent un lien direct entre des marqueurs sanguins et la capacité locomotrice et fonctionnelle, ouvrant la voie à des tests sanguins non invasifs pour suivre le vieillissement sain et personnaliser les interventions.
L’empreinte digitale moléculaire et la forme physique des seniors : une signature sanguine de l’activité physique
Le concept d’empreinte digitale moléculaire décrit comment le métabolisme sanguin capture l’activité physique et la résilience chez les personnes âgées. L’étude montre notamment que l’exercice régulier ne se contente pas d’améliorer la mobilité: il reprogramme le métabolisme, avec des implications potentielles pour le cerveau et la cognition. Dans ce travail, deux axes coïncident pour caractériser la forme physique: un indice d’activité corporelle (BAI) et un indice métabolomique dérivé de 35 métabolites présents dans le sang.
- Le BAI est une métrique composite englobant la distance parcourue, les tests de chaise-piste, la force de préhension et l’équilibre.
- L’indice métabolomique repose sur des concentrations sanguines mesurées et rend compte de l’endurance, de la résistance et de la coordination dans une seule mesure.
- Sur 263 échantillons, les deux indices affichent une corrélation robuste, démontrant que la signature moléculaire du sang reflète la performance physique.
- La question centrale est: quelles molécules et quelles interactions métaboliques expliquent ce lien et comment les suivre dans le temps ?
Comment la forme physique des seniors se lit dans le sang: une approche en deux indices
Les chercheurs ont créé simultanément deux indicateurs: BAI et l’indice métabolomique. L’objectif est de vérifier si les signatures sanguines peuvent « lire » la performance physique au-delà des mesures cliniques classiques.
- Le BAI couvre endurance, force et coordination dans une métrique robuste et exploitable en clinique.
- L’indice métabolomique est dérivé de 35 métabolites et offre une vision moléculaire du vieillissement actif.
- Les résultats montrent une corrélation forte entre les deux indices et soutiennent l’idée que le sang peut renseigner sur l’activité physique durable.
- Des exemples pratiques émergent, comme l’identification de profils métabolomiques qui prédisent une meilleure rétention de mobilité avec l’âge.
Rôles moléculaires et réseaux: l’aspartate au cœur du vieillissement actif
Pour passer des corrélations à la compréhension des mécanismes, les chercheurs utilisent Covrecon, un outil de modélisation des réseaux métabolomiques. Cette approche révèle comment les métabolites varient ensemble et quelles connexions enzymatiques se renforcent ou s’affaiblissent entre les groupes « actifs » et « moins actifs ». Le scénario met en lumière deux enzymes centrales, AST (aspartate aminotransférase) et ALT (alanine aminotransférase), déjà présentes dans les bilans hépatiques mais ici comme pivots du remodelage métabolique lié à l’exercice. Au fil d’un suivi de six mois, AST et ALT présentent des fluctuations plus marquées chez les personnes actives, suggérant une flexibilité métabolique accrue et une plus grande capacité d’adaptation du foie et des muscles.
- L’aspartate est identifié comme le biomarqueur dominant associant activité physique et forme physique durable.
- AST et ALT émergent comme nœuds centraux du réseau métabolique, traduisant les réaménagements du métabolisme.
- La relation entre activité physique et métabolisme des acides aminés ouvre une piste pour protéger le cerveau, au-delà de la mobilité.
- À long terme, ces signaux peuvent servir de repères pour prévenir le déclin cognitif et certaines démences liées à l’âge.
- Covrecon estime les connexions enzymatiques les plus sensibles au statut physique.
- Deux enzymes hépatiques centrales voient leur rôle remodelé par l’activité physique.
- Les résultats suggèrent une dynamique métabolique qui peut soutenir mobilité et cognition.
Les résultats laissent entrevoir un pont moléculaire entre la forme physique et la santé cérébrale. En liant l’activité physique à des réseaux Métabolomics et des voies d’acides aminés, on peut envisager des interventions ciblées pour préserver mobilité et mémoire, tout en surveillant des biomarqueurs simples dans le sang.
« L’activité physique réécriture notre métabolisme et, en retour, notre capacité à vieillir activement », résume le coordinateur de l’étude.
Implications pratiques et perspectives en 2025: vers des tests sanguins pour suivre le vieillissement actif
Cette approche ouvre des perspectives concrètes pour le dépistage et le suivi du vieillissement sain. En 2025, les panels sanguins basés sur l’aspartate et les métabolites clés peuvent devenir des outils complémentaires à l’évaluation fonctionnelle, avec des applications allant de la prévention à la surveillance de programmes d’exercice personnalisés.
- Applications cliniques: évaluation rapide de la condition physique, adaptation des programmes d’exercice et prévention des chutes.
- Suivi longitudinal: des tests périodiques permettent de mesurer la flexibilité métabolique et d’ajuster les interventions.
- Impact cognitif: le lien entre l’aspartate et les récepteurs NMDA propose une voie pour protéger la mémoire et lutter contre les risques de démence.
- Écosystème industriel et partenariats: mise en place de panels et kits de détection grâce à des acteurs comme Biomerieux, Novacyt, Eurofins, DNA Script, Cibiltech, Genoskin, PathoQuest, Bioserenity, Biolog-id et AmpliSAS.
Des capteurs et laboratoires comme DNA Script et Eurofins pourraient faciliter la production de tests personnalisés; des acteurs comme Genoskin ou Bioserenity pourraient apporter des plateformes complémentaires pour des essais sur tissus ou en conditions réelles. Cette convergence ouvre la porte à des partenariats industriels et à des solutions cliniques plus accessibles, adaptées à la vie quotidienne des seniors.
Par exemple, des panels enzymatiques (AST, ALT) mis au point par des laboratoires leaders pourraient devenir des standards de suivi métabolique dans les centres de gériatrie, complétés par des analyses métabolomiques à partir de petites prises de sang, avec des interprétations alimentant des recommandations d’activité physique personnalisées.
- Biomerieux: panels enzymatiques et biomarqueurs lipidiques pour évaluer la résilience métabolique.
- Novacyt et Eurofins: capacités de test à grande échelle et panels moléculaires pour le profilage métabolique.
- DNA Script: fabrication rapide de réactifs personnalisés pour des tests sanguins ciblés.
- Cibiltech et Genoskin: solutions de suivi patient et d’essais sur peau et échantillons biologiques.n
- PathoQuest et Bioserenity: plateformes de diagnostic et de surveillance associées à la gériatrie.
- Biolog-id et AmpliSAS: traçabilité et amplification des signaux biologiques pour des tests robustes en pratique clinique.
En 2025, ces approches pourraient devenir des standards complémentaires de prévention, associant test sanguin et programmes d’activité physique pour optimiser le vieillissement sain et réduire le risque de maladies liées à l’âge. Quelle que soit l’orientation, l’objectif reste le même: comprendre et guider le parcours de chacun vers une vie active et cognitivement résiliente.
Pour nourrir ces évolutions, les chercheurs envisagent d’intégrer des données réelles issues de plateformes cliniques et industrielles, en tirant parti des innovations de l’écosystème et des outils d’IA avancés pour générer des recommandations personnalisées et fiables.
En fin de compte, l’empreinte digitale moléculaire pourrait devenir un companion invisible mais puissant du quotidien des seniors, traduisant chaque goutte de sang en action et en vitalité durable.